La 4ᵉ édition du Festival Ikpadé aura lieu du 28 au 30 décembre 2025 à Manigri, commune de Bassila. A l'occasion d'une conférence de presse, lundi 22 décembre 2025, au siège de l'ADAC à Cotonou, les organisateurs et partenaires ont mis l'accent sur l'objectif ainsi que les innovations de cet évènement culturel.
Placée sous le thème « Cohésion sociale et paix », la 4e édition du festival Ikpadé ambitionne de renforcer le vivre-ensemble, de valoriser les identités culturelles locales et de contribuer au développement socioéconomique de l'arrondissement de Manigri.
Le promoteur du Festival Ikpadé, Fridaousse Iffabi est revenu sur la genèse de cette initiative culturelle qu'il qualifie comme « le fruit d'un engagement social ». Originaire de Manigri, il explique avoir voulu, après plusieurs années passées à Cotonou, effectuer « un retour symbolique » à travers une action porteuse de sens pour les populations.
« Le festival We Love Eya m'a beaucoup inspiré. Je me suis posé la question de savoir ce que je pouvais faire à mon niveau pour contribuer à l'épanouissement de nos populations. Il m'est paru évident de commencer par chez moi », a-t-il confié. Selon lui, le Festival Ikpadé qui signifie « Rencontre » en langue nago, s'inscrit dans la continuité des dynamiques communautaires déjà existantes, notamment les congrès annuels de développement, tout en y apportant une dimension culturelle et festive.
Au-delà du divertissement, le festival contribue à la dynamisation de l'économie locale. Le Festival Ikpadé, c'est aussi la mise en lumière des artistes locaux.
L'ADAC, un appui institutionnel engagé
L'Agence de Développement des Arts et de la Culture (ADAC) apporte son appui institutionnel au festival Ikpadé.
William Codjo, directeur général de l'ADACPrésent à la conférence, William Codjo, a salué une initiative en parfaite cohérence avec la mission de l'institution. « L'ADAC a pour mission de créer l'économie autour de notre culture, de se servir des arts pour féconder une économie nationale », a déclaré le directeur général de l'ADAC.
Pour lui, le festival Ikpadé joue un rôle fondamental dans la consolidation de la cohésion sociale, dans un pays marqué par sa diversité culturelle. « Le festival s'enracine dans l'aire culturelle Yoruba qui met à la disposition de notre nation beaucoup de créativité. Aujourd'hui, quand on parle de la culture béninoise, on ne peut pas faire fi de cette culture de l'aire culturelle Yoruba », a-t-il souligné.
Le Président de l'Association de développement de l'arrondissement de Manigri, Orou Sadikou a insisté sur le lien étroit entre développement culturel, paix sociale et progrès économique. « Il ne peut pas y avoir de développement économique ni de paix sociale sans développement culturel », a-t-il affirmé.
Il a évoqué les défis majeurs auxquels la localité est confrontée notamment les conflits entre agriculteurs et éleveurs, la déscolarisation et les questions de sécurité. À ce titre, un atelier de dialogue entre agriculteurs et éleveurs est prévu durant le festival afin de rechercher des pistes de solutions. « Nous devons contribuer à instaurer un climat de paix entre toutes les communautés qui y vivent », a ajouté Orou Sadikou.
Sponsor officiel de cette édition, la Société des Huileries du Bénin (SHB), à travers sa marque Dakam, entend également contribuer à la paix sociale. L'entreprise profitera du festival pour faire découvrir Dakam, un aliment pour bétail riche en fibres et en protéines. « Nous allons saisir cette opportunité pour apporter notre solution à travers une nouvelle gamme de produits pour bétail que nous appelons Dakam qui est à sa phase de lancement », a indiqué Hermann Kpehoun, directeur commercial et logistique de SHB. Des sessions de sensibilisation, des panels sur la transhumance et la sédentarisation, ainsi que des distributions d'échantillons du produit Dakam sont prévus afin de rapprocher agriculteurs et éleveurs.
Une programmation riche sur trois jours
Pour cette 4ᵉ édition, le festival Ikpadé s'étendra sur trois jours d'activités. Il est prévu le 28 décembre une activité de salubrité communautaire. La foire artisanale et agricole (innovation majeure), et la finale d'un tournoi sportif au stade de Manigri auront lieu le 29 décembre. La journée du 30 décembre sera marquée par une rencontre avec la jeunesse et le grand spectacle de clôture, ‘'Ikpadé Show'' véritable apothéose du festival.
À travers cette 4ᵉ édition, le festival Ikpadé s'affirme comme un rendez-vous culturel majeur, au croisement de la culture, de l'économie et de la paix sociale. L'ADAC souhaite voir cet évènement rayonner au-delà des frontières nationales, en rassemblant les peuples partageant l'héritage culturel Yoruba.
Akpédjé Ayosso
Le Campus Groupe AFD et la Fondation de l'innovation pour la démocratie lancent une nouvelle édition de Connexions Citoyennes, un parcours gratuit de formation et d'incubation dédié aux jeunes activistes africains francophones. Le programme ambitionne de faire du numérique un levier stratégique de participation citoyenne et d'innovation démocratique sur le continent.
Le parcours s'adresse en priorité aux jeunes de 18 à 35 ans engagés dans des initiatives citoyennes, associatives ou communautaires. Il vise à renforcer leurs compétences civiques et numériques afin de favoriser une participation plus ouverte, plus informée et plus inclusive.
La formation propose une initiation structurée aux Civic Tech, ces outils numériques conçus pour accroître le pouvoir d'agir des citoyens et renforcer la transparence de l'action publique. Le programme permet aux participants de comprendre les enjeux de ces technologies, d'identifier leurs usages concrets et de situer leur action dans l'écosystème de l'innovation citoyenne.
Connexions Citoyennes accompagne également les porteurs d'idées dans la transformation de leurs initiatives en projets structurés. Le parcours met l'accent sur l'analyse des besoins, la définition d'objectifs clairs, la construction de prototypes et l'identification des parties prenantes. Il aborde aussi les questions de travail en équipe, de viabilité économique et de gestion des risques.
Le dispositif se déroule en trois phases successives. La première consiste en un e-learning tutoré entièrement en ligne, prévu de février à mars 2026, et limité à 50 participants. La seconde prend la forme d'une résidence de quatre jours à Cotonou, en juin 2026, au sein de l'École de l'activisme, qui accueillera 25 participants. La dernière étape permettra à dix lauréats de participer aux Assises de la démocratie, rendez-vous annuel réunissant des acteurs publics, des organisations de la société civile et des experts internationaux.
La formation repose sur une pédagogie interactive combinant modules numériques, webinaires, études de cas et échanges entre pairs. Les organisateurs assurent la prise en charge complète des coûts, incluant la formation, l'hébergement et les déplacements pour les phases en présentiel.
Les candidatures sont ouvertes jusqu'au 28 décembre 2025. Les candidats doivent être africains francophones, âgés de 18 à 35 ans, justifier d'un engagement citoyen et disposer d'un accès stable à Internet. Une attention particulière sera accordée aux candidatures féminines et à celles issues de zones rurales ou marginalisées.
Créé en 2020 et héritier d'un programme lancé dès 2017, Connexions Citoyennes s'inscrit dans une dynamique de long terme en faveur de la culture numérique citoyenne en Afrique. Cette nouvelle édition entend renforcer les synergies entre formation, incubation et mise en réseau, au service d'une démocratie plus inclusive et participative.